Marie de Magdala, va trouver mes frères et dis-leur … « j’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit ».
Évangile de Jean 20, 18
Œuvre créée spécialement pour le 10e anniversaire de la fondation de l’Institut de formation théologique et pastorale par Magdalie Nadeau, accompagnatrice spirituelle selon Saint-Ignace et iconographe contemporaine Jonquière, Québec.
Œuvre d’art sacré
Icône religieuse contemporaine
Variation d’une icône byzantine du Christ Pantocrator
Icône fabriquée avec les pages mêmes d’une Bible de Jérusalem.
« Tu es béni, Dieu de la Création, Toi qui me donnes ces pages, ces feuilles, fruit de l’arbre et du travail des humains. Je te les présente, elles deviendront nourriture pour la vie intérieure. »
- Les pages bibliques de la Genèse forment le fond de la toile.
- Le visage du Christ est formé avec des pages de l’évangile de Marc et son corps avec celles de l’évangile de Matthieu.
- Le corps de Marie de Magdala est créé avec les pages bibliques de l’apparition.
- Les rayons en relief sont formés avec les pages du livret « Prions en Église » de Pâques 2004.
- Le Christ tient dans sa main une Bible des moines de Maredsous de 1953 récupérée à la bibliothèque de l’institut.
- Ajouts de gravures de revues, image d’un tombeau de Palestine, de sable de Charlevoix et de feuilles d’or de 23 carats.
- Les teintes sont obtenues avec des pigments de terre d’ocre et du charbon.
La symbolique dans l’icône de l’artiste Magdalie Nadeau
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Se mettre en route pour en connaître davantage sur la théologie… Tout cela part d’un désir éprouvé. Une quête déposée par Dieu lui-même pour le chercher. Un élan, qui naît souvent d’une rencontre avec le Vivant au cœur de sa vie.
Et comme Marie de Magdala au tombeau, partir en ayant soi-même goûté un peu de l’expérience du Ressuscité. Être attiré par la Parole de Dieu, celle de la Bible et celle qui parle en son cœur. Être invité alors à faire l’expérience de la Parole «vivante» au coeur de la Parole-écrite.
Le Ressuscité invite à faire la rencontre d’un Dieu brûlant d’Amour, désirant communiquer sa Vie, son feu. Le feu brûle alors le cœur. Cette chaleur conduit le communiquer aux autres, pour un monde meilleur.
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Les symboles, la matière et les pages bibliques se marient en cette œuvre afin d’être un reflet du Verbe fait chair et de sa résurrection. Icône symbolisant l’Incarnation de la Parole de Dieu dans la matière. L’état méditatif de l’artiste et la prière habitent toutes les étapes du processus de création. Dans le procédé de l’icône ici, c’est la logique de l’Incarnation qui donne le sens aux étapes de création: sur le panneau de bois, au début, ce sont les pages bibliques qui sont façonnées et collées, suivi des gravures et des pigments de terre d’ocre et pour terminer avec les pigments foncés et du charbon. Processus inspiré du passage de la Parole qui se fait chair: des pages bibliques originales jusqu’aux pigments de terre, de l’originel à la matière. Ainsi, la base, le fond du tableau est fait avec les pages bibliques de la Genèse, suivi de pages du livret « Prions en Église » de Pâques 2004 qui forment des rayons en relief rayonnant du cœur du Christ.
Dans l’icône, la symbolique présente une théologie christocentrique. Le Ressuscité invite Marie de Magdala, ainsi que toute personne, à faire sa rencontre et d’aller l’annonce. Le Christ, par son bras droit, invite à aller communiquer cette Bonne Nouvelle de vie aux autres, ceux-ci personnifiés par les gravures en haut à gauche. Il tient de son autre main le livre de la Parole de Dieu avec un cœur en relief sur la page de l’apparition à Marie de Magdala. Ce cœur évoquant l’Évangile comme la rencontre d’un Dieu Amour et que l’Amour est plus fort que la mort. Le personnage de Marie de Magdala, qui représente toute personne, est façonné avec les pages de l’apparition en l’évangile de Jean. Le visage du Christ est formé avec les pages de l’évangile de Marc et son corps avec les pages de l’évangile de Matthieu.
La présence des feuilles d’or déposées sur les plis du manteau du Christ est signe de la divinité glorieuse du Ressuscité. Une touche de cet or est appliquée sous le feu intérieur de Marie de Magdala, ayant fait la rencontre du Ressuscité.
De plus, la symbolique suit une délimitation des espaces. Voulant s’accorder sur l’orientation que le bras droit du Christ prend, pointant un futur à suivre, ce côté du tableau représente l’avenir. Ainsi le côté droit du tableau désigne le passé. Ensuite, la région en bas du tableau symbolise les ténèbres et la région vers le haut, une montée vers la lumière.
Pour la région au centre du tableau, plusieurs gravures évoquent le processus de mort-résurrection. En bas de la toile, une image d’un tombeau palestinien avec sa pierre ronde parle de l’expérience de Marie de Magdala au tombeau et de la descente du Christ dans la mort. Ce tombeau, c’est aussi l’expérience des ténèbres intérieures que chacun peut faire, lieu où le Christ désire se faire Lumière. L’ajout des pigments noirs de charbon donne la symbolique du passage des ténèbres à la lumière, de bas en haut.
La disposition des différentes gravures suit la logique du passé à droite et du futur à gauche.
Les gravures sont cachées par les pigments de terre d’ocre signifiant une Vie cachée à première vue et qui demande un second regard. Une gravure des disciples du temps de Jésus est en parallèle à celle des disciples d’aujourd’hui, une ville palestinienne au temps de Jésus avec, à côté, une ville contemporaine. Différentes images figurent la communication de la Parole et de la vie du Ressuscité: la transmission de la lumière (deux lampions où un allume l’autre), l’enseignement (une salle de classe), la vie d’église en petits groupes (des gens assis en cercles)…
Icône et écrit explicatif : Magdalie Nadeau, artiste